Souffrance et temps du rituel en art-thérapie

En tant qu’infirmière à domicile, et intervenant en unité de soins palliatifs, je suis souvent interpellée par la souffrance des personnes que je soigne. Je m’interroge sur cette forme de souffrance qui demeure, malgré toute médication, même intensive, parce qu’elle ne peut pas être dite, parce que la parole ne suffit pas. On est ici dans l’ordre de l’indicible, de l’inconcevable, de l’incompréhensible. J’entends régulièrement ceci : « pourquoi moi ? Pourquoi lui, plutôt que moi, il est si jeune ? Mais qu’est ce qui m’arrive ? Qu’est ce que j’ai fait pour que ça me tombe dessus? » Avec toute la culpabilité qui sort de ces mots terribles. La souffrance c’est quelque chose que l’on refuse, que l’on ne comprend pas, qui est insupportable, qui envahit. La souffrance est un « non sens ». Et pourtant, elle est demande de sens.

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